Philosopher dans les moments difficiles

C’était au lendemain d’une grande tempête. La veille, il était injouable de faire dix mètres sur la Promenade.

Éole souffla si fort que les auvents du Cours étaient déchirés ou envolés, et on retrouvait des feuilles de palmiers partout en ville.

La mer, qui avait regagné son azur pailleté, battait encore les galets avec insistance.

Alors que nous arpentions la plage avec Eloise, à la recherche du meilleur trône de pierres, elle affirma très justement :

« Tu vois, quand ça ne va pas, c’est dur de philosopher » 

(là dessus, on se posa lourdement)

Car en ce moment, la vie me met à l’épreuve.

Les nuances de bleu sont ternes.

Dans les moments difficiles, les accords toltèques et Marc-Aurèle semblent plus inaccessibles que fouler le tapis rouge le plus célèbre du monde.

Peut-être que la clé, c’est de voir la philo non comme une règle à suivre parfaitement, mais qui nous permettrait de nous recentrer petit à petit.

Après tout, la philo elle-même enseigne la progression et l’acceptation de nos émotions.

Peut-être qu’il faut irrémédiablement passer par un état de souffrance pour voir un changement s’opérer.

Observer le nuage passer.

Peut-être.

À méditer.

(Au soleil, car aujourd’hui, il brille jusqu’à Paris, m’a-t-on dit)

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