Maman s’agace.

Je n’ai pas répondu à ses messages depuis trois jours.

(Je te sens déjà froncer les sourcils)

« Maman… »

J’attends avant de poursuivre, car je sens que Jeff va nous pondre sa mousse chocolat. 💀

Une chose est sûre, maman aussi fait la moue. 

Je suis tenté d’affirmer :

« Maman, je n’étais pas sur mon téléphone »

Ce qui est partiellement juste.

Ça serait une réponse facile.

Je resserre ma poigne sur la laisse, et j’insiste :

« Maman, je n’ai pas envie de passer du temps sur mon téléphone. Mais parfois, je le tiens entre mes mains, ce foutu téléphone. Pour autant, je n’ai pas envie d’ouvrir mes messages… Jeff doucement !!! Je dirais même, parfois, je n’ai pas envie d’ouvrir TES messages »

Ceux qu’on appelait sourcils deviennent un, et j’enfonce le clou :

« Et, maman. Parfois, je lis tes messages, et je n’ai pas envie d’y répondre dans l’immédiat. Il n’y a aucune interprétation à en tirer, tout va très bien. Je n’ai juste pas toujours envie d’écrire »

On s’engueule, et je raccroche avec Frida.

Tu trouves ça cruel ?

Moi pas…

Je crois qu’on devrait arrêter de se couvrir de honte, à l’idée d’assumer que parfois, on n’a juste pas envie.

Comme quand cet ami te demande de sortir, et que tu imagines un prétexte de sitcom des années 2000.

Alors que tu pourrais juste être honnête.

Comme dans une relation saine. 

Pas la flemme, pas la fatigue… juste, pas envie.

Personnellement, j’aime vivre loin de mon téléphone, et je commence tout juste à vraiment l’assumer. 

Mon cellulaire s’apparente plutôt à un outil de création et d’organisation.

Un peu d’Albert Camus :

« Il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre »

Un peu de Benjamin :

Est indisponible celui qui accepte de vivre pleinement. 

P.S : Je t’aime maman ❤️