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Peut-on rater sa vie ?

On ne peut pas rater sa vie si on ne cherche pas à atteindre quelque chose : plus simplement, on ne peut pas échouer là où on n’essaie pas. 

Ne pas avoir d’objectifs est-il en soit un échec ? Vivre de manière plus simple est en soit tout à fait honorable dans la mesure où nous ne sommes pas obligés de donner du sens à tout ce que nous faisons. 

Cependant, l’absence de but provoque chez beaucoup d’entre nous un sentiment de déprime, qui peut conduire à la dépression. C’est le cas chez beaucoup d’entrepreneurs qui ont revendu leur boite après avoir connu le succès (je pense à Notch, le créateur de Minecraft, en le disant). On peut aussi s’appuyer sur l’exemple d’Elon Musk, qui crée sans cesse de nouveaux projets, comme effrayé par la redondance.

Avoir une étoile polaire semble donc être une bonne solution, car nous ferons tout pour que nos actions correspondent à la vision que l’on souhaite atteindre. Nous prendrons du plaisir à chaque étape de ce processus, et la dopamine ressentie lors d’une victoire nous poussera à passer d’un objectif à l’autre, pour tendre vers cet idéal qui nous obsède. 

Cela induit toutefois de vivre avec une épée de Damoclès, tout autre que de chercher un sens à sa vie : ici, on parle de celle d’échouer, et de ne réussir. Le risque d’être malheureux existe alors dans ce cas de figure aussi. En réponse à cela, je dirais que si on a un but, on ne peut pas affirmer qu’on a raté sa vie car tant qu’on est vivant, on peut alors l’atteindre. 

Car, sauf éventuellement les lois de la physique, qu’est-ce qui nous empêche d’accomplir les paris les plus fous ? Aucun, sauf les pensées limitantes, du type « Tu as 45 ans et tu fumes, jamais on ne te laissera monter sur scène. En plus tu as deux enfants à t’occuper ». Ma belle, tu peux être Dalida si tu le désires.

Je ne dis pas qu’il faut forcément tout plaquer du jour au lendemain pour changer de vie. C’est possible, mais prendre des risques mesurés est une autre solution si on met en place des actions concrètes pour changer notre vie. 

Les seuls personnes qui peuvent dire qu’on a échoué, ce sont les autres après notre mort. Donc, réussir sa vie impliquerait d’en avoir plusieurs pour pouvoir le constater après son décès. 

Simplement, cet incontournable du stoïcisme : Memento mori. En français, souviens-toi que tu vas mourir. Marc Aurèle disait « La perfection de notre conduite consiste à employer chaque jour que nous vivons comme si c’était le dernier, et à n’avoir jamais ni impatience, ni langueur, ni fausseté. Il nous faut nourrir l’âme avec la sagesse qui vient de l’acceptation de la mort ». 

Finalement, je ne crois pas qu’on puisse rater sa vie. En revanche, on peut passer à côté. Lorsque nous passons du temps sur notre téléphone, nous ne créons aucun souvenir de la vie réelle. Notre attention est piégée, et nous oublions de voir, d’écouter, de sentir, de toucher et de goûter. C’est le plus grand piège de l’Humanité, celui d’un monde aseptisé par le marché de l’attention. 

Ça peut paraître paradoxal quand j’écris ça – en tant que créateur de contenu – je pense comme beaucoup de monde que de manière très modérée, ces outils sont des bons supports de réflexion, d’organisation et d’instruction.

J’ai lu un livre sur le sommeil du Docteur Matthew Walker. Il y précise qu’une partie de notre nuit est consacrée à la phase de rêve, dans lequel le cerveau crée des connexions entre les souvenirs de la journée, que notre sommeil « non-rêveur » a trié et archivé dans la partie du cerveau qui stocke les pensées récentes dans la mémoire à long terme. 

Vraiment, quittez Tiktok, Twitter, et toutes ces plateformes, ou un jour, il n’y aura plus rien à rêver.

Si vous vous rappelez votre mort, prochaine et inévitable, à chaque instant vous ferez tout pour vivre. 

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