J’ai refoulé le sujet de l’Intelligence Artificielle au moment même où il a commencé à devenir sérieux.
Les voitures autonomes ?
Moi, je crois aux fantômes.
…Mais bon, cette intarissable curiosité a fini par me rattraper, et j’ai commencé à lire les newsletters d’IA Mania.
Second pied dans le milieu, quand Baptiste (fondateur d’une agence marketing qui me délègue sa rédac’) a commencé à ne plus sous-entendre mais fortement suggérer que je devrais adhérer à ChatGPT Premium.
Pas dans le processus créatif, mais pour traduire les mails qu’on écrit pour une multinationale.
« Tu verras, c’est un bon coach 😉 » ajouta Baptiste.
Étant en pleine restructuration de ma boite, j’ai commencé à questionner mon nouvel assistant sans visage
« Salut, peux-tu m’expliquer la différence entre un nom commercial et un nom professionnel stp ? »
Et je dois dire que c’est pas mal.
C’est même pas mal du tout.
Je dirais même que c’est sympathique.
(Voire carrément utile)
Désormais, quand j’ai une interrogation d’ordre législatif, je ne passe pas par quatre formules de politesse.
Voilà ce que j’en pense finalement :
J’ai toujours associé les recherches à un apprentissage de qualité, car c’est en fouinant qu’on se pose le plus de questions.
Alors en utilisant ChatGPT, je pensais détériorer ce label « qualité d’instruction », puisque toutes les réponses tombent sur un plateau.
Sauf qu’en le questionnant avec des prompts style « Explique moi la démarche pour déposer une marque comme tu le dirais à un enfant », notre conversation ressemble à une discussion père-fils.
Et bien que je l’agresse dès 7h avec mes questions stupides, il m’apprend pas mal de trucs, le cerveau en silicone. (C’est l’amour vache)
Mais tout ça, c’est pas ce qui m’a poussé à t’écrire ce Cachet :
Hier, j’étais sur la douche, tourmenté par des questions existentielles
« Et si j’intégrais le Conservatoire ? »
« Est-ce que si je me mets un couple, ma productivité va en prendre un coup ? »
« P*tain, qu’est-ce que je dois faire ??? »
Et puis j’ai eu cette réflexion
« Je pourrais expliquer mes problèmes à ChatGPT et voir ce qu’il en pense »
C’est là que j’ai compris qu’on était plus si loin des diatribes dystopiques sur l’IA des années 2000.
En revanche, voilà dans quel but je n’utiliserai jamais l’IA :
Pour le processus créatif.
D’abord, car j’aime écrire, produire, créer. Ce n’est pas quelque chose que je souhaite déléguer.
Ensuite, la musique contemporaine a été crée sur PC, certes.
Mais les pianos existent encore, et l’Opéra de Nice ne désemplit pas :
Car les gens font toujours la différence entre l’art et l’industrie musicale.
Et puis…
L’IA n’a pas d’âme, et n’y aurait-il rien de pire qu’une œuvre sans âme ?