Eloise a la tête dans son sirop de fraise, quand je lui partage ce qui me tracasse :
« Tu avais commandé une grenadine »
Là dessus, je rappelle le serveur, qui a oublié mon verre d’eau (censé faire passer le goût de la pisse de chat qu’on m’a servie en guise « d’espresso »)
Je regarde à droite et à gauche.
Aucun matou à l’horizon.
Bon, voilà qui me rassure.
« C’est pas grave », répond-elle.
Elle a raison, on s’en fout.
Sauf qu’en fait…
On est à Nice, sur une plage privée de la Prom, et j’ai décidé de donner une troisième chance au ***** ***. (je te laisse deviner)
La dernière fois, on m’avait fermé un parasol dessus, aspergé de produit ménager, et ma carafe d’eau avait été réceptionnée sous forme d’un verre rempli de glaçons.
La dolce vita.
Je réponds un truc inaudible, car la musique est beaucoup trop forte.
Et pour le prouver, je sors (comme un fou) mon appli « compteur de décibels » :
DES POINTES A 100
Avis aux estomacs fragiles, bonne adresse pour vous lâcher en toute discrétion.
On décide de mettre fin au massacre, et une serveuse amène l’addition.
Elle dégaine un TPE.
Avant de régler la note, on fait face à un écran blanc :
« Notez votre expérience »
Vu que la serveuse me fixe, j’oublie son antipathie et je coche 10/10 comme un golmon.
Et là, coup de maître.
Je dégaine ma carte, sauf que non, une deuxième page apparaît :
« Veuillez saisir le montant de votre pourboire »
Echec et mat.
0 pourboire, pour un service à 10 ?
Je mate les yeux médusés d’Eloise.
Quant à moi, je songe à la super newsletter que je vais écrire.
(Bon, ça fait déjà quelques semaines, mais je pesais mes mots dirons-nous)
Je te laisse deviner combien j’ai donné.
Pour me permettre d’arpenter d’autres plages privées et t’envoyer des anecdotes rigolotes, transfère ce mail à une entreprise qui aurait bien besoin d’un coup de com.
PS : Pfiou, si tu prends plus de 20 minutes pour écrire un mail, c’est que tu chies un truc MONSTRUEUX. Ou que t’es parti sur la mauvaise idée, au choix.