Endéans un tiers de mon vivant, j’ai joué à des jeux en ligne, ai eu entre les mains la gestion de l’un d’entre eux, qui rassemblait des centaines de milliers de gamers. La lourdeur de cette responsabilité m’incombait.
Ces expériences m’ont suscité – par mes nombreuses erreurs de jeunesse – de multiples compétences dans la communication, le numérique, le travail d’équipe et les liens humains.
Cependant, si en ce petit monde virtuel je peignais ma joie, où je disposais de statut et pouvoir, c’était assurément pour combler le vide de mon existence, et cette confiance en moi qui me faisait défaut.
Ce que je remarque, c’est que le moment où nous avons décidé de mettre un terme à cette aventure, est précisément celui où tout pour moi s’est accéléré.
Aujourd’hui, voilà ce que je peux en dire :
Tu es le développeur de ton propre jeu.
Tu dois l’encoder sur un moteur graphique et physique déterminé. J’entends par là les lois de la physique.
Tu spawnes à un endroit unique, parfois avec une main plus compliquée que celle de ton voisin. Mais sois certain qu’en faisant de ton mieux, tu pourras l’égaler, et avec un fruit que tu n’avais pas planté : celui de connaître la valeur du travail.
Comme le formule Montaigne, par cette si ravissante proposition : « Le sens de la vie, c ‘est vivre ».
Alors, tu dois faire tout ce qui est en ton possible pour que ton jeu ne soit pas un monceau de quêtes annexes.
Que ta map ne soit pas vide, et que tu utilises le temps dont tu disposes pour faire fleurir ton arbre de compétences, qui, est illimité. Car, en effet, un jeu avec une bonne durée de vie, n’est pas un chef d’oeuvre guidé que par sa durée.
Des bugs adviennent au cours de ta partie, usuellement à des moments où tu ne les attends. Et c’est précisément là, que tu es confronté à choisir : concevoir une mise à jour, ou ignorer les huées de ton joueur. Sporadiquement, tu devras continuer à jouer même avec ces bugs. S’ils sont là, qu’on ne peut s’en défaire : alors mieux vaut en rire, et les accepter.
Un jour, ton jeu touche à sa fin. Tu te rends compte, ou je l’espère, tu t’étais rendu compte, que tu es le seul à le noter : car, bien sûr, tu es l’unique à l’avoir testé. Ton verdict est comme cela le seul qui compte, bien plus que celui des critiques ou des autres joueurs.
Enfin, ce sont tes croyances qui déterminent si et où tu spawneras encore.
Mais avant de noter un jeu, il faut y jouer.